Royalisme
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Boris III de Bulgarie, né le 30 janvier 1894 à Sofia, mort le 28 août 1943 au même lieu, fut tsar des Bulgares de 1918 à 1943.

Il était fils de Ferdinand Ier (1861-1948), prince régnant de Bulgarie (1887-1908) puis tsar des Bulgares (1908-1918), et de Marie-Louise de Bourbon-Parme (1870-1899).

Il accéda au trône le 3 octobre 1918, son père ayant été contraint à l'abdication après la défaite essuyée par la Bulgarie, alliée des Empires centraux, dans la Première Guerre mondiale, qui se solda par la perte de divers territoires lors du traité de Bucarest (7 mai 1918). Ceci cinq ans après une autre défaite dans la Seconde Guerre balkanique, à l'issue de laquelle la Bulgarie avait dû, par le traité de Neuilly, céder d'importantes fractions de son territoire à ses voisins et leur payer d'importantes réparations.

Le règne du nouveau tsar commençait sous de sombres auspices, si l'on songe que deux partis politiques, l'Union agrarienne et le Parti communiste, appelèrent, mais en vain, au renversement de la monarchie.

En 1919, un an après l'avènement de Boris III, les élections législatives amenèrent au pouvoir l'Union agrarienne, forçant le tsar à nommer son leader, Aleksandar Stamboliyski, au poste de Premier ministre. Très populaire dans la paysannerie encore largement dominante à l'époque, le Premier ministre s'attira l'hostilité des classes moyennes et des militaires, qui parvinrent à renverser son gouvernement en 1923.

Sur ces entrefaites, la Grèce déclara la guerre à la Bulgarie en 1925. Malgré l'intervention de la Société des Nations, la situation intérieure reste précaire dans le pays, entrecoupée d'agitation sociale jusqu'en 1934, lorsque le tsar donna son aval à l'instauration d'une dictature militaire dans le pays. Dès l'année suivante, Boris III prit lui-même les rênes, en instaurant une monarchie absolue.

Aux premières heures de la Seconde Guerre mondiale, l'opinion publique bulgare balançait entre le soutien à l'Allemagne, qui avait contraint la Roumanie à restituer la Dobroudja à la Bulgarie, et une sympathie pour le camp opposé aux puissances de l'Axe.

En 1941, c'est à contre-cœur que le tsar, en dépit de ses origines familiales partiellement allemandes (la famille de Saxe-Cobourg-Gotha), choisit de s'allier à l'Allemagne et aux puissances de l'Axe, dans l'offensive lancée contre la Grèce et le royaume des Serbes, Croates et Slovènes, dans l'espoir de récupérer les territoires perdus en 1913 par le traité de Neuilly.

Néanmoins, malgré cette alliance officielle, Boris III refusa la coopération avec l'Allemagne nazie en deux occasions :

-au début de 1943, Boris III, en phase avec le sentiment populaire, symbolisé par les vigoureuses protestations du président du Parlement, Dimitar Peshev et l'archevêque Stefan de Sofia, refusa avec la plus grande fermeté d'accéder à la demande allemende d'un transfert des Juifs de Bulgarie vers les camps de concentration allemands en Pologne; -Boris III se refusa également, au moment où la guerre venait d'aborder un tournant décisif après la bataille de Stalingrad, de déclarer la guerre à l'Union soviétique, le dessein allemand étant la dispersion des efforts soviétiques par l'ouverture d'un nouveau front au sud-ouest.

Lors d'un rencontre houleuse à Berlin, en août 1943, entre Adolf Hitler et le tsar, celui-ci refusa une nouvelle fois d'engager son pays contre l'URSS, mais consentit toutefois à déclarer la guerre au Royaume-Uni et aux États-Unis (avec lesquels les risques d'affrontements militaires, compte tenu de la géographie, étaient proches de zéro).

Peu après son retour à Sofia, Boris III mourut subitement d'une attaque cardiaque. Ce décès « opportun » reste aujourd'hui encore très controversé, il semblerait qu'Hitler a fait empoisonné le souverain récalcitrant, dans l'espoir de l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement plus conforme à ses vues.

De fait, la disparition du tsar amena sur le trône son fils âgé de six ans, Siméon II, placé sous la régence du frère cadet du tsar défunt, le prince Cyrille de Bulgarie (1895-1945), lequel nomma un gouvernement mieux disposé à l'égard de l'Allemagne nazie.

Boris III avait épousé, le 25 octobre 1930, la princesse Jeanne d'Italie (1907-2000), fille de Victor-Emmanuel III (1869-1947), roi d'Italie (1900-1946), et d'Hélène de Monténégro (1873-1952). De cette union sont issus deux enfants :

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